Les râleries de Zoélie

Publié le par Chatoune

Ma petite maîtresse, Zoélie, a certes bien des qualités ( la faiblesse : elle finit toujours par craquer devant ma bouille de p'te malheureuse et par me filer du poulet, du foie libanais, des chips, du saucisson, ...etc, la mauvaise conscience : elle descend même à minuit passé me chercher du pâté hors de prix chez l'Arabe, la flemmardise : elle peut rester des heures immobile quand je suis sur ses genoux, la lascivité : elle fait des caresses démentes sous mon cou ... Vous voyez, quoi ) MAIS elle a un énoooooorme défaut (enfin, plusieurs, mais je vais encore me faire taper) --> elle fait une thèse . Et là, je vois bien que vous haussez ostensiblement les sourcils d'un air de dire : "Y a de la censure là-dessous, si c'est tout ce qu'elle ose donner comme défaut...", sauf quelques compagnons d'infortune, là, dans le fond; qui ont eux aussi cotoyé un thésard dans leur vie et qui compatissent à mon sort en silence ...
Merci.
Non, parce que vous vous rendez pas compte, un thésard en état de marche (càd non rendu cataleptique par ses soucis, ca arrive souvent), c'est véritablement infréquentable (et insupportable, si on est contraint de le fréquenter), d'ailleur en général, ils ne se fréquentent qu'entre eux, pour se raconter leurs malheurs. Le thésard n'est jamais content: si on lui donne des choses à faire, il dit qu'on l'exploite; si on ne lui en donne pas, il dit qu'on ne s'occupe pas de lui, qu'on ne le reconnaît pas dans son en-soi de thésard.
Bref, il râle.
Et là, ma petite maîtresse râle particulièrement (c'est parce qu'elle est stressée, qu'elle dit, c'te pauvre excuse...) : elle doit aller présenter son travail à une conférence internationale super-importante et tous ses responsables (enfin, ses deux responsables, quoi) sont partis en vacances, en l'abandonnant toute seule avec son exposé en anglais à préparer.
Ils la laissent affronter en solitaire son ignorance crasse.
C'est vrai, c'est pas sympa.
Ca forme la jeunesse, qu'ils disent ; ça la forme à quoi, on sait pas trop, puisqu'il est admis dès le départ qu'il n'y aura pas de postes dans sa branche avant que les mathusalems de la recherche ne se décident à abandonner leur bureau. Ce qu'ils ne veulent pas faire. C'est bien les seuls humains à ne pas vouloir partir en retraite (ça en ditlong sur la pénibilité de leur travail, enfin, bon, ce que j'en dis, moi, pauvre chat inculte, hein).

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