J'ai parlé à une Conférence Internationale et j'ai survécu !
J'ai explosé tous les compteurs de satisfaction de mon bien-aimé directeur de thèse !
A la fin de mon talk (ben oui, quoi, c'est une conf' internationale, je vous dis, on fait des talks, pas des bêtes présentations...), il m'a regardé avec son super sourire de la mort qui tue et pleins petites étoiles dans les yeux (ah, ces scientifiques, qu'est-ce qui faut pas faire pour les faire tripper...). Vous vous rendez pas compte, mais mon directeur de thèse, c'est un super beau gosse, genre grand, brun, peau mat / yeux bleus, bien habillé... , alors quand il vous sourit, ben, forcément, ça fait quelque chose ...
C'était quand même un tour de force , de ne pas être trop ridicule à cette conf, vu que je n'étais pas du tout, mais vraiment pas, prête environ ... heu, deux heures avant de parler. C'était plutôt le trip "je mange pas, je dors pas et surtout ne m'adressez pas la parole, je mords...". Dans une réunion de ce genre, il y a surtout des vieux physiciens à la retraite, Allemands de préférence, qui n'ont essentiellement rien d'autre à faire que de s'éclater à descendre les p'tits jeunes qui ont la malchance de bosser sur leur dada. Et qui te sautent dessus dès que tu prononces un terme qu'ils n'aiment pas; pour moi, c'était "Température"... Et oui, ça a pas l'air bien méchant, comme ça, de parler de température, surtout quand on fait de la physique, et ben, pour certains, c'est tabou,
Rhâââ, elle l'a dit
c'est le Mal, ça mérite au moins la lapidation ! (Ceci est un physicien allemand à la retraite) Donc, bon, j'ai été lapidée pour cause de température, mais pas trop, parce que j'avais dit que, nonobstant, la température, j'étais contre (on m'avait un peu briffée avant au sujet du tabou), alors ça allait.Je dois quand même ici remercier chaleureusement les quelques rares collègues sympas qui m'ont coachée, réconfortée (comprennez que la chose microscopique dans le berceau, c'est mon Moi symbolique...) et ont regardé mes transparents (pardon, mes "slides") la nuit d'avant à 2h du mat' (plus tôt, c'était pas possible parce qu'on était aller boire... Rhô, ça va, hein, faut bien se détendre...).
Donc, voilà, après, c'était cool, j'étais intronisée dans la grande confrérie des conférenciers in english (sans quoi, on ne peut pas être un physicien sérieux, ni même une apprentie physicienne sérieuse) (c'était pas ma meilleure perf, quand même, pour l'english...), mon directeur de thèse m'aimait , tellement d'ailleurs, qu'au repas où il nous a fait l'honneur de sa présence à table pour fêter ça, il m'a même fait des confidences sur son enfance difficile (j'vous dirai pas puisque c'est une confidence) et m'a confié regretter d'être avec sa femme depuis le lycée et de ne pas savoir draguer plus facilement... toujours avec le même sourire accroché aux lèvres et les étoiles sus-citées...
Un instant, je me suis presque fait des idées...!
Et puis un n-ième physico-retraité a décidé qu'il était indispensable de nous faire part de ses lumières et vues sur l'avenir de l'étude de la fission nucléaire pendant l'omelette norvégienne (quand je vous disais qu'ils avaient plus toute leur tête...) et ça a rompu le charme.
Pfiou !
(Je vous laisse décider si c'est un soupir de soulagement ou de regret)
Avec mes collègues sympas - quoique un peu alcooliques - on a donc fui cette joyeuse sauterie et on est allé boire dehors les bouteilles de cognac et de calva qu'on avait piquées !!!
Après avoir écluser - dans l'ordre - kir, vin blanc, vin rouge, champagne, cognac, calvados, on s'est retrouvés héroïquement entre 3 et 5 h du mat à pauffiner la présentation de l'un d'entre nous (genre de question existentielle qu'on se pose quand on a ce degré d'alcool dans le sang et qu'on est physicien: "mais comment intégrer de la musique (Avec ma gueule de métèque de Moustaki) à un transparent Power Point ?"...)
Si c'est pas beau la Recherche Française, quand même !
Zzzzzzzzz....
Je vous laisse, j'ai un truc à faire... -->